Pendant l’année 2021-2022 NBW a recherché, suivi et interrogé les pratiques d’accompagnement autour du deuil périnatal. Nous avons essayé de comprendre les enjeux, les répercussions et les risques sur notre vie de femmes.
Nous avons regardé les hommes, qui sont confrontés à ce type de deuil, et comment les soutenir pour faire en sorte qu’ils ne décrochent pas, et qu’ils restent acteurs de leur propre vécu.
Approcher le deuil périnatal c’est approcher la dimension du désir féminin, dans sa volonté et sa persévérance, c’est jongler entre l’effondrement et les pulsions autodestructrices; c’est parler de perte, de manque, de vide, de rêve assassiné, de névrose. Parler de deuil périnatal c’est décider de vulgariser et démocratiser l’expérience physique de la maternité et surtout de la non-matérnité, avec tout ce que cela comporte.
Nommer cette fin, la rendre visible, dans sa dimension d’absurdité, dans sa singularité, dans sa force destructrice, pour arriver à la source de cet énorme tabou qu’est le deuil périnatal. Il se veut avant tout un support pour aller interroger là où jusqu’à présent il n y avait que du silence, de l’embarras, de la dissimulation, de la honte; pour permettre aux femmes de se sentir légitime dans leur malaise, dans leur dégoût et dans leur impossibilité à faire face à l’effondrement de leur monde intérieur.
Pour envisager la prise en charge du deuil périnatal, il faut d’abord permettre aux mères endeuillées d’être entendues dans leur révolte et dans leur quête de sens: la vie est passée par leur corps, elle a puisé dans leur propre sang et elle a modifié de manière irréversible le monde telle qu’elles le connaissait.
Il faut les libérer de l’injonction au silence et leur permettre de raconter que l’expérience de la maternité et celle de la mort peuvent, parfois, être intimement liées, et que se faire mère, devenir un autre de soi, implique un processus d’incarnation et de désincarnation qui demande à être vu et entendu.
Mais, pour permettre ceci, il faut d’abord sortir des stéréotypes genrés, qui entravent une réelle compréhension du deuil périnatal, pour rentrer dans un espace qui se veut à l’écoute de l’expérience physique des femmes, de nos ressentis et des injonctions qui affectent tout processus de guérison.
Typologies de deuils périnatals:
- Arrêt naturel de grossesse. Il se réfère aux fœtus de moins de 22 semaines de gestation et / ou pesant moins de 500 grammes.
- Mort fœtale intermédiaire. Il comprend les fœtus entre 22 et 28 semaines de gestation et / ou pesant entre 500 et 999 grammes
- Mort fœtale tardive. Il concerne les décès fœtaux d’au moins 1000 grammes de poids et / ou supérieurs à 28 semaines complètes de gestation.